PAC(O) X Vanessa Riera & Carla da Silva
Décousus

« Pour comprendre les mondialisations, celles d'hier et celle d'aujourd'hui, rien ne vaut l'examen d'un morceau de tissu. Sans doute parce qu'il n'est fait que de fils et de liens, et des voyages de navette. », écrit Erik Orsenna dans Voyage au pays du coton (2006). 

Sans doute aussi parce qu'aux quatre coins de la Terre, les êtres humains s’habillent avec ces morceaux de tissu. Pratique quotidienne qui nous lie, elle nous permet aussi de façonner notre identité, de nous présenter au monde et ainsi, de nous intégrer, de nous distinguer. Mais à quels coûts ? C’est la question posée par les jeunes de PAC(O), en collaboration avec Carla da Silva et Vanessa Riera. L’exposition « Décousus » cherche à sensibiliser le visiteur, à dénoncer les dérives de l’industrie textile, et à questionner le rapport de chacun et chacune au vêtement. 

Adrien, Akeo, Altess, Amil, Anais Farinha, Boby, Bradlaun, Damien Golay, Kevin Kocher, Lucas, Salomé et Smog sont allé·e·s à rebrousse-fil, ils et elles ont décousu, pièce par pièce, bouton par bouton, fronce après fronce, des vêtements. A la mode aujourd’hui, démodés demain, ces habits ont été jetés avant même d’avoir été usés, parfois même sans jamais avoir été portés. Les éléments ont ensuite été nouvellement assemblés et photographiés dans une recherche d’abstraction, laissant toutefois apparaître une manche, une poche, un col, un passant… 

L’exposition était visible pendant le mois de mai sur la plaine de Plainpalais et s’est terminée par une installation en collaboration avec la Coordination Textile Genevoise lors du finissage public le mardi 31 mai.

Collaboration : Coordination Textile Genevoise
Soutien : Ville de Genève, Fondation Gandur pour la Jeunesse

Le travail de Carla da Silva s’inscrit dans une approche de sociologie visuelle, explorant des notions d’identité, de communauté, et d’appropriations de l’espace. Son regard s’attarde sur celles et ceux qui sont désigné·es comme étant en marge. A travers ses images, elle cherche à appréhender et à restituer sa vision de la ville et ses enjeux sociaux. Elle est diplômée en « Photography and Urban cultures » de l’université Goldsmiths à Londres. Ses photographies ont été exposées à Genève, notamment au Commun et à la Comédie de Genève, mais aussi à l’espace culturel Nouveau Monde à Fribourg, au palais de la Musique et des Congrès à Strasbourg et à la Photofusion Gallery à Londres. 

Le travail plastique de Vanessa Riera expérimente les “capacités” de divers textiles ainsi que le détournement de techniques de fabrication issues de cultures diverses. Elle crée des oeuvres qui puisent leur source dans l’architecture, la nature, les mots, mais surtout l’humain. Souvent les sculptures, structures et installations prennent vie une fois que les corps les activent. Au fil du temps, sa conscience de l’impact de la production textile, tant sur l’humain que sur les ressources naturelles, l’a amenée à créer à partir de vêtements récupérés, issus de l’industrie de la fast fashion. Elle fabrique aussi ses matières, en collaboration avec des artisan·es. 

Ensemble, elles ont fondé et dirigent PAC(O).

M-PARC(O) – © William Chalaby

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